| |

« 16 ans, résistant » – Robert Birenbaum


Après avoir reçu la Légion d’honneur en juin 2023 à l’âge de 97 ans, Robert Birenbaum confie ses souvenirs de résistant entre juillet 1942 et août 1944 à Antonin Amado, afin que soit à travers lui reconnu le sacrifice de ses frères d’armes.

Echappant de peu à la rafle du Vel d’Hiv et profondément marqué par le sort réservé aux porteurs de l’étoile jaune, il jure de se venger et s’engage sur l’impulsion de sa tante Dora dans la Résistance. Il a alors à peine 16 ans et bascule de l’adolescence insouciante vers la clandestinité et le combat. Juif et très inséré dans les milieux communistes, son engagement est aussi politique. Ses premières missions consistent en la distribution de tracts visant à malmener la propagande nazie et à révéler la vérité factuelle de la guerre et les horreurs de la déportation. Avec ses amis et leurs matraques de fortune, il n’hésite pas à défier les pistolets et mitraillettes des miliciens et des allemands, à crever les pneus des véhicules ennemis, à sillonner l’Ile de France pour récolter des renseignements utiles aux bombardements anglais.

Son jeune âge n’empêchera pas la progression des ses responsabilités. Devenu chef de secteur du 19e arrondissement, il participe activement à la recherche de nouvelles recrues, au montage d’opérations et à la libération de Paris en août 1944. Devenu sergent-chef dans l’armée française, il fut le dernier soldat du dernier bataillon à défiler avec fierté et émotion sous les yeux du Général de Gaulle.
Au-delà d’une apparence de légèreté, son récit décrit parfaitement la persécution des juifs, la réalité historique du mouvement de Résistance. Il est très important pour comprendre ce que fut l’engagement de la jeunesse dans l’action de la Résistance et transmettre cette page d’Histoire aux jeunes générations. Il raconte les liens indéfectibles créés entre les camarades de lutte vivant dans l’ombre et dans la fraternité qui ne les quitteront pas de toute leur vie.

S’il ne se considère pas comme un héros, mais seulement comme « un petit gradé n’ayant fait qu’accomplir son devoir », il a souhaité témoigner pour ses camarades, fusillés, déportés et leur famille. Avant de partir pour toujours, il s’agissait pour lui d’honorer leur mémoire et de transmettre la vérité de l’histoire aux futures générations, surtout face aux négationnistes et faussaires de l’histoire.

La lecture de ce livre témoignage fut extrêmement émouvante pour moi, me renvoyant inévitablement à la vie d’un proche né la même année et lui aussi entré dans la résistance à cet âge où ils n’étaient encore que des gamins et où ils n’auraient jamais dû avoir à faire la guerre. Il faut effectivement se souvenir d’eux pour toujours. Je remercie les Editions Stock et NetGalley France pour l’envoi de ce livre.


👉 Poursuivez votre lecture avec ma précédente chronique : Le poids des héros de David Sala.
👉 Pour plus de chroniques et d’actualités autour du livre, retrouvez-moi sur Instagram.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *