Assise, debout, couchée – Ovidie

Avis aux inconditionnels des canidés ! Le dernier livre d’OVIDIE est fait pour vous. Dans cet essai, l’autrice mélange habilement des éléments autobiographiques sur ses relations personnelles de toujours avec nos amis les chiens – et les chiennes ! – et des éléments très documentés sur leur histoire, leurs liens avec les humains et leur évolution commune du paléolithique à nos jours.
Avec une plume fluide mais incisive et un humour féroce, elle démontre de façon très convaincante combien le destin de nos amis à 4 pattes est, depuis toujours et à jamais, étroitement lié à celui des femmes, dont il est le meilleur ami en tant qu’êtres vivants « inférieurs » et co-victimes du diktat des canons de beauté et du patriarcat. Appuyés par des études scientifiques, sociologiques ou anthropologiques des plus sérieuses, ses arguments sont imparables pour nous convaincre d’un parallèle entre condition féminine et condition animale.
Elle a su à la fois me faire rire par son langage et ses métaphores et me faire pleurer lorsqu’elle évoque son attachement et le deuil Raziel, le grand amour canin de sa vie, avec lequel elle partage le même tatouage « comme une promesse d’éternité » ; Sa disparition l’a dévastée et laissée dans une profonde dépression que seuls les propriétaires de chien peuvent comprendre. Ses mots ont fait résonnance en moi qui ai perdu mon compagnon de 16 ans il y a un an et qui ressent encore douloureusement cette absence. Comment ne pas être émue par l’histoire du chien japonais Hachiko qui a attendu son maître mort pendant dix ans à la gare de Shibuya ou par le rappel de la terrible décision que tout propriétaire de chien doit prendre face à son vieux chien malade ? « Aimer les chiens, c’est accepter une certaine idée de la mort. C’est un accord tacite, depuis le jour où on va chercher l’animal jusqu’à son dernier souffle » nous rappelle-t-elle.
Dans son livre, vous ferez connaissance avec les compagnons qui ont jalonné son existence et le trio de sa garde rapprochée actuelle : Alaska, Freyja, Brünnhilde, du molosse craintif au bulldog stupide, chacun sa personnalité de chien. Vous apprendrez aussi beaucoup sur l’évolution et la domestication du chien dans l’Histoire, le chien dans la mythologie, la création du premier cimetière des chiens d’Asnières, l’éradication des chiens errants et les « décanisations » urbaines de l’Histoire, les mouvements antivivisectionnistes…Vous croiserez bien-sûr des chiens célèbres comme Mabrouk la mascotte de 30 millions d’amis ou Laïka la chienne de l’espace sacrifiée, mais aussi beaucoup de chiens inconnus, chiens à punk, chiens nounous, chiens thérapeutiques, chiens guides d’aveugles, chiens de laboratoire, chiens de cinéma, chiens de militaires, petits chiens à sa Mémère… Il faut dire que l’autrice, également organisatrice du premier festival de « films de chiens » et d’un colloque scientifique sur la question canine, est une grande connaisseuse.
J’ai lu ce livre avec tellement de plaisir que je me le suis procuré en format papier afin qu’il demeure en bonne place dans ma bibliothèque. Un énorme coup de cœur auquel je ne m’attendais pas avec cette découverte que je dois aux Editions JC Lattes et à Netgalley. Ne ratez-pas ce petit opus de 234 pages, plein d’intelligence et d’humour. Il vous apportera connaissances, tendresse, rires, joies et émotions, et ce même si vous n’avez pas un squatteur de canapé à vos côtés ! Connaissiez-vous ? Etes-vous tentés ?
👉 Poursuivez votre lecture avec ma précédente chronique : Et je danserai sous la tempête d’Y. Birklé.
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