« La Louisiane » – Julia Malye
En 1720, 90 jeunes femmes hébergées à la Pitié-Salpêtrière de Paris sont désignées pour rejoindre la Louisiane qui s’étend alors jusqu’aux confins du Canada. Il s’agit de procurer des épouses aux hommes partis coloniser ces vastes territoires au nom du Roi de France. Nous suivons plus particulièrement le destin de trois d’entre elles, des années 1720 aux années 1730 : Charlotte, Geneviève et Pétronille.
La thématique de cet épais roman (560 pages) n’est pas sans rappeler la saga des Mille femmes blanches de l’auteur américain Jim Fergus que j’ai beaucoup appréciée. Dans les deux cas, il s’agit de mettre les femmes à contribution pour « civiliser » de gigantesques contrées (dans la Louisiane) ou des « sauvages », en l’espèce les indiens Cheyennes (dans Mille femmes blanches). Aussi, c’est avec une certaine gourmandise que j’ai entamé la lecture de ce livre.
Hélas, ma déception fut rapide. Hormis quelques rares descriptions qui me semblent réussies, j’ai été désagréablement surprise par le rythme du roman qui compte, à mon goût, trop de ruptures fâcheuses, trop d’invraisemblances (la victoire sur les pirates notamment), voire certaines longueurs qui n’apportent rien au récit. De plus, je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages, en particulier aux trois héroïnes principales, contrairement à celles des Mille femmes blanches.
Enfin, je m’interroge sur les conditions de publication du livre. J’ai en effet relevé pas mal de fautes d’orthographe, voire de syntaxe, ainsi que l’emploi hasardeux de certains verbes ou substantifs…Même si cela arrive fréquemment et ne me dérange pas particulièrement, la multiplication dans ce cas a gêné ma lecture.
Ainsi, l’ensemble de ces réserves n’a pas concouru à une lecture enthousiaste du roman. Néanmoins, il reste à saluer le travail de documentation de l’autrice qui a consacré huit années à nous restituer cet aspect peu connu de l’histoire. Elle a même rencontré le chef actuel des Natchez, la tribu amérindienne opposée aux colons français de l’époque. Peut-être faut-il lire La Louisiane davantage comme un essai historique que comme une œuvre romanesque…
Au final, une déception assez marquée au regard d’un roman présenté dans les médias comme un phénomène littéraire.
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